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378 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

de dormir que l'on éprouve après la solution, bonne ou mau- vaise, dune aventure compliquée. Martin Eden se noie comme Franck Brown le héros de Mandragore, las et sans arguments pour se défendre, conclut son histoire par ces mots : « Je veux rentrer chez ma mère. » 11 faut le talent des grands auteurs pour rendre sympathiques ces crises d'enfantilhige. London est de ceux qui puissamment organisés pour la lutte peuvent être vaincus sans déchoir ; mais que dire de ces faibles dont toute la vie ne fut qu'une plainte et qui réussirent à prendre dans l'art littéraire d'un pays une place, sinon honorable, tout au moins sympathique. pierre mac ori.an

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��LES CLASSIQUES DE UORIENT. (Bossard).

l. La légende de Nala et Damayanti, traduite du sanscrit par Sylvain Lévi, ornée d'illustrations par Andrée KarpeUs.

Le tome I de la collection des Classiques de l'Orient est dû au maître de l'indianisme français ; il nous présente une impeccable et pittoresque traduction de l'un des plus célèbres épisodes du Mahàbhârata (III, 52-79). L'amour conjugal s'y révèle aussi sincère, non moins ardent que dans d'autres littératures la passion coupable ; peut-être fallait-il goûter la douceur de la vie pure comme la goûtait l'Inde, pour exalter la mutuelle fidélité en une telle noblesse de caractères, avec un tel charme poétique. La chaste décence n'exclut ni le piquant du récit, ni la vivacité des sentiments : double vérité que le genre courtois ou romanesque devait volontiers méconnaître plus tard, en Orient comme en Europe.

IL La marche à la lumière (Bodhicary avatar a), poème sanscrit de Çàntidcva, traduit avec introduction par L. Finot. Bois dessinés et gravés par H. Tirman.

Le fondateur de l'Ecole Française d'Extrême-Orient nous apporte ici une version française d'un ouvrage du vif siècle, qui constitue en quelque sorte V Introduction à la vie dévote du Bouddhisme septentrional. Çàntideva y montre par quelle disci- pline spirituelle doivent passer les futurs Bouddhas pour réaliser, dans l'illumination souveraine, la perfection. La base théorique de la doctrine se compose du dogme mâdhyamika de

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