Page:NRF 16.djvu/379

Cette page n’a pas encore été corrigée

NOTES 373

Jeudi. Mais si d'autres font mieux réfléchir personne ne conte mieux que M. Billy. a. t.

  • *

LES CONTES DE PERRAULT, illustrés par Lucien Laforge (aux éditions de la Sirène).

Si Anatole France, pour clore dignement le Livre de mon ami, se plaît à retrouver les mythes solaires dans la Barbe-bleue, etc. par un travail inverse c'est au décor coutumier de l'enfance que Lucien Laforge emprunte les éléments de sa représentation. Ainsi ces Messieurs se trompent-ils, chacun à sa manière, et ne nous proposent-ils plus, l'un pédant, l'autre plat, que des contes rabâchés, qu'on annote ou réédite, au lieu de ces histoires mer- veilleuses, pour la première fois entendues quand on ignore ce qu'est une femme et qu'on imagine déjà les fées. Ce n'est pas dans ce livre d'étrennes que nous retrouverons le monde fuyant des ogres et forêts, où prenait une mystérieuse impor- tance cette pantoufle vraiment de verre, ou le futur du verbe choir au moment du danger. l. a.

��*

  • *

��Au Théâtre de l'Œuvre : LE COCU MAGNIFIQUE, de Crmnnielynck.

Nous avons eu en France un théâtre pessimiste. Nous avons un théâtre d'auteurs mal élevés. Entre les deux, — sauf quel- ques réparties de Jules Renard et quelques scènes de Max Jacob, — il manquait un théâtre déplaisant, au sens de « unpleasant » qu'emploie Shaw. La pièce de M. Crommelynck comble la lacune. C'est une très belle pièce, et puisqu'il s'agit d'art dramatique et qu'il convient de hausser le ton, c'est un chef- d'œuvre.

L'auteur a réussi une puissante et adroite synthèse de la jalousie. « La jalousie, dit La Rochefoucauld, est en quelque manière juste et raisonnable, puisqu'elle ne tend qu'à conserver un bien qui nous appartient ». Sans doute ; mais le héros du drame s'en persuade par un bien curieux et désolant détour. Le sujet eût pu être traité par M. Sacha Guitry en de gra- cieux, veules et boulevardiers à-peu-près, ou parM. deCurel

�� �