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NOTES

��LE TRENTE-DEUXIÈME SALON DES INDÉPEN- DANTS.

Cette 32'^ exposition des Indépendants ne ressemble par sa tenue à aucune de celles qui la précédèrent. Certains, que sédui- sait outre mesure le pittoresque de la présentation des œuvres, dans les baraquements d'antan, accusent le Grand Palais d'of- frir un décor trop somptueux, et glacé, à cette manifestation dont la tranquillité les déçoit. Ils attribuent au cadre architec- tural une impression qui résulte de la seule cohésion des efforts de la jeunesse qui, pour la première fois depuis de longues années, renonce aux ruades excessives, et, lasse de piaffer sur place, s'achemine à une allure modérée vers les buts divers mais parallèles du classicisme nouveau ■ — qu'il ne' faut pas confondre avec certain nèo-classicisme...

Deux événements caractérisent ce Salon, significatifs au même degré, et d'une importance capitale. Le premier est justement ce- lui qui cause la plus grande désillusion à ceux qui jusqu'à aujour- d'hui s'étaient habitués à chercher aux Indépendants des émo- tions dont la force venait du scandale : l'élément « fauve » a presque entièrement disparu et, sauf quelques jeunes impatients qui poussent des rugissements sans échos, la majorité des ar- tistes de valeur conserve une attitude naturelle et s'exprime avec décence. On paraît « s'atteler » sérieusement à la besogne et dédaigner à la fois les grandes surfaces et le métier « torché » et frénétique si fort en honneur il y a dix ans. Le tableau de chevalet, qui implique un métier consciencieux et appuyé, succède à la « toile d'exposition », à la grande machine « décorative » qui, sortie du Salon, n'avait plus aucune raison d'être.

Disparus également, ces « ismes » nouveaux qui naissaient à chaque saison d'avant-guerre. Si je ne craignais qu'on se refusât à voir dans le mot qui me vient pour définir la

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