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ma réponse. Et enfin : « M. Maurras est un homme qui aime les restrictions ; son amour du classique est l’amour de et qui est achevé et non de la puissance qui achève. Nous pensons qu’il ne peut y avoir qu’une sorte devrai réalisme, comme il ne peut y avoir qu’un art qui soit vrai, qui soit classique, et que le critérium dans les deux cas est l’intégrité intellectuelle et émotionnelle... Nous avons autant que M. Maurras le souci de la mesure et de l’harmonie; mais nous reconnaissons que mesure et harmonie sont simplement des modes de l’existence, et que la tâche de notre temps consiste à instaurer non un ordre quelconque, mais notre ordre à nous. Cet ordre peut seul nous satisfaire — un ordre dans lequel notre nature s’exprime dans toute sa plénitude, dans lequel tous les éléments qui fermentent dans le monde moderne, après avoir... etc. »

Je ne puis citer tout l’article ; mais vous le lirez, n’est-ce pas ? Où je suis moins le rédacteur anonyme du Times, c’est lorsqu’il veut nous persuader que le véritable âge classique de la France — au sens parfait qu’il donne à ce mot : classique — a été celui des cathédrales : le Moyen-Age. « Cette période a été classique, dit-il, en ce sens qu’à ce moment toute l’énergie du peuple se concentrait vers une fin unique ». Le paradoxe est du reste fort intéressant. Et, ajoute-t-il, si « les Français n’eurent pas de littérature d’un caractère classique au Moyen-Age », c’est que « leur langue n’était pas prête à servir cette expression finale de pensée et de foi. » Notre xvii’= siècle, en regard de cet âge de complète intégration lui paraît « une époque de formalisme ». Je ne puis épouser ici la pensée de notre critique. Au contraire, tout ce qu’il disait précédemment m’aide à comprendre l’insigne grandeur du siècle de Molière, de La Fontaine et de Racine. Il me paraît que l’importance des écrivains de cette époque, le caractère classique de leurs œuvres, venaient précisément de ce qu’ils intégraient en eux la totalité des préoccupations morales, intellectuelles et sentimentales de leur temps ; tandis que