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RÉCIT DU NAUFRAGE DE LA « VILLE DE SAINT-NAZAIRE »

��J’étais parti de New-York, le 6 mars 1897, vers une heure et demie de l’après-midi, avec beau temps. Dans la nuit du 6 au 7, le temps est devenu mauvais et le devint de plus en plus dans la journée du 7, grains très violents du N.-E., horizon clair entre les grains ; la mer était très grosse mais le navire, peu chargé, n’embarquait pas beaucoup d’eau, il roulait quelquefois très fort.

Vers 6 heures, un coup de roulis plus fort que les autres, fit faire cuiller au navire, qui embarqua, tribord et abord une assez grande quantité d’eau, dont une partie passa par les grillages des chaufferies. Au coup de roulis, les plaques du parquet s’étant déplacées, les chauffeurs noirs furent pris de panique, surtout en voyant l’eau qui était tombée dans les chaufferies. Ils montèrent dans le poste, où le chef mécanicien fut obligé de les menacer pour les faire redescendre à leur poste. Ce qu’ils firent, mais lentement. Pendant ce temps, la pression était tombée et il n’y eut plus la possibilité de la relever ensuite.

Le chef mécanicien n’est venu me prévenir, sur la pas- serelle, de tout ce qui venait de se passer, qu’après le ral- liement complet de son personnel et la mise en fonction des pompes, en me disant que le navire roulait beaucoup rop fort pour qu’on pût bien pomper.

Je pris alors la cape sur bâbord, mais le navire venait dans le vent malgré la barre, par suite du ralentissement d^s machines. J’aurais pris de préférence la cape sur tribord,

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