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que plusieurs épisodes de sa vie font honneur au cœur et à la loyauté du poète. Tout ce que M. de Reynold écrit sur l'art et l'œuvre est excellent : cette étude soignée, méthodique et qui ne craint pas le détail rendra bien des services et aidera beaucoup de lecteurs à pénétrer plus littérairement dans une poésie qui ne laisse pas de dérouter parfois. L'idée directrice qu'a imaginée M. de Reynold pour relier les visions et les impressions des Fleurs du Mal est ingénieuse et intéressante. Ses deux chapitres sur l'art et l'expression présentent la revue technique comp'ète qui ne devrait manquer dans aucun livre concernant un poète... L'étude" sur Baudelaire critique aurait pu être un peu plus poussée. La sagesse de la critique de Baudelaire, la lucidité et la sûreté de son jugement l'honorent entre tous les poètes romantiques ; c'est un aspect de son talent auquel M. Mauclair a rendu hom- mage dans son livre et que Brunetière lui-même admirait presque sans réserves. Voilà donc un bon livre de critique qui nous vient de Berne, et l'auteur rendrait un nouveau service aux lettres françaises en nous donnant, sur le même modèle, le Verlaine qui nous manque encore.
AI.BKRT THIBAUDET
PROUDHON ET NOTRE TEMPS, préface de C. Bou- gie (E. Chiron).
Quelques esprits de tempérament différent, ayant des métho- des de travail et une orientation politique différentes, mais sen- tant avec une égale acuité la nature et l'étendue des problèmes sociaux posés par l'après-guerre, ont pensé trouver dans une connaissance approfondie de l'œuvre de Proudhon les éléments d'une discipline ; dans leur admiration commune pour Prou- •dhon une raison de mettre en commun leurs recherches. De là la vie de ce recueil d'études.
Il n'y faut point chercher un enseignement politique ou social. La pensée de Proudhon, dans la mesure où elle s'aban- donne aux suggestions d'une expérience toujours renouvelée, demeure trop complexe et trop mobile pour se figer en une doc- trine et éliminer les contradictions internes. Telle que la définit avec justesse M. Auge Laribé, c'est a un libéralisme, mais sou- cieux de justice et d'égalité ; un socialisme qui respecte les
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