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184 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Le 16.

Nous sommes en vue de Mahatsara à 8 h. 30. Il y a dans ce village environ deux cents cases au milieu de marécages. Un vieux colon me fait visiter sa plantation de café. Il est de mon avis sur beaucoup de points : « Un jeune homme, dit-il, qui s'établirait sur la route et qui ferait cultiver un immense jardin par une vingtaine de Malgaches gagnerait beaucoup d'argent. »

Le 17.

Nous traversons la Manandona sur un mauvais pont de bois. Nous avons de l'eau jusqu'aux cuisses, la courbe du tablier ayant changé de sens.

Le 18.

Nous arrivons enfin à Ambositra, où je retrouve la petite colonie européenne que j'ai connue à mon premier voyage dans le Sud, en juillet : M. Huguenin, garde de milice, M. Lhermet, colon, le capitaine Ors et M""' Chalinargues, qui fait travailler des dentellières malgaches. Je suis bien accueilli.

Le marché d'Ambositra est approvisionné en riz et en manioc.

Le 20.

En l'absence de l'adjudant, Guetteloup doit faire les achats. 11 paie les poulets trente centimes la pièce. C'est peut-être un pillard qui les lui a vendus ; au marché les prix sont plus élevés, bien qu'inférieurs à ceux de la brousse. Au reste, voler adroitement est une qualité pour un Mal- gache. C'est qu'ils ne songent pas beaucoup aux consé- quences de leurs actes. Ainsi quand on leur donne une lettre à porter, il peut très bien arriver qu'ils se trompent exprès et remettent la lettre à quelqu'un qui ne devait pas la recevoir, même s'il leur f;mt pour cela la garder un ou deux jours.

L'adjudant est occupé à faire l'enquête sur M™"" Chali- nargues, qui a été assassinée hier. L'on dit à présent qu'elle allait avec des Malgaches, mais cela, je ne peux pas le

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