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IIO LA >:OUVELLE REVUE FRANÇAISE

glaire de Knut Hamsun ; et c'est à lui peut-être qu'ira encore à l'avenir la tendresse des esprits curieux d'imprévu et des âmes éprises de romanesque troublant et passionné, c'est-à-dire du plus grand nombre des lecteurs capables de s'intéresser au dernier grand romantique de la pléiade Scandinave.

LUCIEN MAURY

LE BOURRIQUET, par Cyriel Buisse, traduit du flamand (Rieder).

C'est le premier ouvrage qu'on ait traduit chez nous de l'écrivain flamand contemporain le plus connu. Il faut espérer que ce ne sera pas le dernier, car c'est une œuvre de premier ordre. M. Maeterlinck qui a donné au livre quelques lignes de préface compare son compatriote à Maupassant. Maupassant a écrit un conte dont le thème rappelle dans une certaine mesure celui du Bourrtquef^ Clair de Lune, mais le Boiirriquet lui est bien supérieur. Cette étude de vieilles filles et de curés est poussée avec une patience, une minutie, une bonhomie et une finesse flamandes qui à chaque page nous font retrouver un pays de connaissance, car nous nous souvenons non seulement des sujets, mais de la manière des vieux peintres des Pays-Bas. Tout le livre est entraîné, avec une parfaite mesure et le goût le plus discret, vers un s3'mbolisme simple et puissant, vers une idée de la vie irrésistible qui monte sur les barrières touchantes ou ridicules qu'on lui oppose et de la chair flam^ande qui déborde les disciplines et les contraintes. Ces vieilles f.lles, ces prêtres, ces sacristains sont des chefs- d'œuvre d'obser\'ation malicieuse et les dernières pages attei- gnent comme TJn Cœur simple la perfection de la" juste sobriété. Si les Flamands manquent souvent de sympathie pour notre culture, reconnaissons que c'est parfois notre faute et que des écrivains de la valeur de Cyriel Buisse devraient depuis long- temps être passés en français.

ALBERT THIBALTDET

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LA FRANCE VUE DE L'ÉTRANGER : Une opinion anglaise sur Charles Maurras et le génie français :

On ne se connaît jamais, tant qu'on est seul à se connaître. Pour

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