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émouvants qui existent contre la société et le régime du travail actuels, cela démontre qu’on peut traiter les sujets sociaux sans le moindre prêchi-prêcha, et aussi que le tumulte rocailleux d’un Zola ou d’un Paul Adam n’est pas la seule forme qui leur convienne.

BENJAMIN CRÉMIEUX


LES BEAUX SOIRS DE L’IRAN, roman contemporain en Perse, par Emile Zavie (La Renaissance du livre).

La sauvegarde du droit des peuples iraniens à disposer d’eux-mêmes a voulu qu’un écrivain français servît là-bas comme interprète.

Lorsque M. Emile Zavie voyage, c’est à la façon du Président de Brosses, de Casanova ou de Stendhal. Entendez qu’il ne s’embarrasse pas de l’attirail du peintre et de la boîte à couleurs de Chateaubriand. Le titre même de son roman est une duperie ironique faite exprès pour décevoir les amateurs d’exotisme impressionniste.

Sous le ciel d’Orient le plus fertile en prestiges c’est le jeu des passions qui intéresse l’auteur de ce récit.

Historiographe et critique du naturalisme, M. Emile Zavie a gardé de la fréquentation des maîtres de l’école, le goût de l’observation physiologique et cette espèce de connaissance sensorielle des mouvements du cœur humain ou plutôt de ce qu’on désigne par cet euphémisme.

Dans un jardin de Perse, les confidences d’une amante douloureuse éveillent dans son esprit l’écho d’une phrase de Mérimée sur le bonheur introuvable chez autrui et si difficile à découvrir chez soi-même. La rencontre est significative : le style de M. Emile Zavie est de la même famille, nerveux, sobre, un peu sec.

Son roman est de ceux qui ne se racontent pas, tellement la