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é04 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

écrivains qui ont quelque chose à exprimer et les reporters de la littérature occupés à couper sous le pied du voisin l'herbe maigre de la nouveauté.

Le Cap de Bonuc-Espênvice, pénible pensum pseudo-cubiste, était presque illisible ; dans ce recueil de Poésies, il y a des pièces de plus heureuse veine. Les plus brèves sont aussi les meilleures ; encore n'en voit-on pas de si courtes qui ne pourraient encore être tronçonnées : les morceaux n'en seraient que plus vivants. On obtiendrait de cette façon un choix fort agréable d'épigrammcs descriptives (faut-il dire, pour nous faire mieux entendre, d'haï-kaïs ?)

En voici quelques-unes :

Le toit domine uu champ de courses après-diiier comme Vdiiie des jockeys morts la moiigoljiîre monte au ciel

...au bout du corridor charmant la nuit met ses faux diamants...

Dans la bulle de savon Je jardin n'entre pas

il glisse

autour

Ce vent convexe épouse tout

Si la carabine Flobert lance l'œuf contre les rochers la dame n'a qu'à se pencher pour refleurir la tulipe.

On en citerait d'autres auxquels ne font défaut ni la grâce ni l'ingéniosité. Ce genre de réussites est devenu fort commun. Un tel art fondé sur la notation pittoresque s'appa- rente à Jules Renard, à travers l'école Bonnard-Vuillard, beau-

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