le dessert parlaient d’enthousiasme, se montraient les images de leurs saints.
Godeau, entrant chez les Pincengrain, avait regardé Godichon, — comme un qu’il avait connu pitoyable dans leur petite ville natale et méprisé, — de ce regard que l’instruit, le distingué, le riche peut jeter sur l’ignorance, la grossièreté et le plus pauvre du monde. Il l’avait aussitôt, par son attitude, dominé dans son propre esprit et dans l’esprit des quatre dames Pincengrain.
Tout le temps que Véronique lui parlait, une nostalgie de l’âme d’Eliane travaillait Godeau. Il se sentait redevenir chrétien pour se rapprocher de la jeunesse. Véronique était une vierge par trop rassise déjà. La pointe maladroite que Godichon dirigea contre le christianisme, acheva la conversion de Godeau.
Godichon n’avait pas d’autre vocabulaire que celui qu’il empruntait à son journal anticlérical. Il était heureux de pouvoir parler abondamment de quelque chose pour tuer le temps, et avec une compétence apparente devant Godeau. Le christianisme l’intéressait moins que la discussion et Godeau l’exaspérait plus que le christianisme.
Godeau, ramené au christianisme, par le concours d’Eliane charmante, de Véronique ennuyeuse et de Godichon exaspéré, veut retrouver le .secret de « l’Admirable » pour les prosterner tous les trois devant lui-même. Il imagine des ascétismes nouveaux et leur donne en lui le spectacle de la perfection.
Eliane qui avait rêvé d’être aimée de Godeau, et qui