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NOTES 461

vocation, qu'elle fait en toute rencontre ce que Dieu attend d'elle. Elle ne semblait qu'une enfant joyeuse, la jeune fille que son fiancé rit de voir à travers les branches de pommier en fleur ; elle ne connaissait pas son âme, ses possibilités. Cependant tout être a en lui un saint, un héros, et l'huma- nité complète. Le père de Violaine l'entrevoit.

Mais chacun dans sa poitrine contient.

Un homme et une femme, et qu'es-iii, â ma fille, que Vcpanouisse- ment de ce qu'il y avait en moi de féminin...

« Chacun de nous, écrit George Polti dans son sagace et pénétrant Art d'Inveiifer les Personnages, a tonte l'âme humaine, toujours et partout à elle-même identique, puis- que complète, puisque constituée à l'image de l'Infini. » « Il n'y a pas de caractères, il n'y a que des instables... Le caractère n'est que l'impression sur autrui, (qui nous la reflète et nous en persuade,) produite par quelques-unes de nos actions... » Le Moi, c'est au fond le nom, ijne sugges- tion, un mensonge.

Taine, Barrés, ont considéré l'individu comme un pro- duit de sa terre et de ses morts, déterminé, limité, con- damné à certaines façons de penser et de sentir comme il l'est à un certain type physique. Leur théorie demeure ; mais, comme il arrive aux théories scientifiques, qui ne ■sont jamais renversées entièrement par celles qui les rem- placent, peut-être conviendrait-il d'y apporter un correctif. Et en lisant M. Bergson, on imagine ce que ce correctif pourrait être.

Les relations de la conscience au cerveau sont à peu près, pour M. Bergson, celles d'un tableau à un cadre : ce n'est point un état d'âme quelconque qui correspondra à un état cérébral donné : » Posez le cadre, vous n'y placerez pas n'importe quel tableau ; le cadre détermine quelque chose du tableau en éliminant par avance tous ceux qui n'ont pas

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