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BEAUTÉ, MON BEAU SOUCI 289

parée d'un voile et d'une ceinture; et de chaque côté d'elle, des hommes aux cheveux bien peignés se que- rellent avec des paroles ; mais ces choses ne touchent POINT son cœur, et tantôt elle regarde cet homme-là en riant, et tantôt elle tourne sa pensée vers l'autre. »

Elle fit en sorte d'arriver en retard chez sa tante : elle se disait que M. Harding l'attendait avec impatience, et elle était heureuse de pouvoir le tourmenter ainsi. Du reste, elle comptait presque qu'il lui ferait une nou- velle demande, et cette fois-ci dans les formes, solen- nellement. Aussi fut-elle surprise et déçue quand elle trouva sa tante et son oncle seuls dans le salon.

Ils insistèrent pour qu'elle quittât sa chambre de Har- lesden et revînt habiter chez eux. Cela ne lui coûterait rien, elle serait bien plus confortablement logée, et se trouverait moins éloignée de son bureau. M"'* Longhurst la fit monter avec elle pour qu'elle revît son ancienne chambre, sa chambre de jeune fille, et elle fut étonnée d'y trouver, parmi bien des objets familiers, quelques meu- bles nouveaux : un joli fauteuil et une table qui, lorsqu'on faisait jouer un ressort, se transformait en un petit bureau : il y avait même du papier à lettres dans les casiers. Et les rideaux et toutes les tentures étaient neuves. Queenie, sans rien dire, s'approcha de la fenêtre et regarda le paysage tranquille qu'elle connaissait si bien : un tronçon de rue et les maisons d'en face avec les colonnes de leurs porches, leurs façades enduites de stuc jaune ou blanc, et leurs fenêtres carrées dont les stores intérieurs étaient presque toujours baissés. A gauche, on voyait les arbres d'un square que dépassaient la

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