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1"! LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

-que l'enfant fût né de partir, de partir avant que la moisson fût mûre,

O France, comment douter, lui qui était ton époux, corps de femme, que pour lui aussi la séparation fut ■dure ?

Supérieur à toute joie personnelle et la même chose en lui que la naissance,

Dieu a déposé en tout homme le profond devoir de l'obéissance,

Et c'est pour cela qu'on le dit égoïste, cet appel que toute sa vie se passe à essayer de comprendre sans voix, et qui ne lui laisse point de repos !

Car ce n'est pas pour lui-même qu'il est né, mais pour quelque autre dessein plus haut. —

Ces routes qui nous paraissaient si belles, c'est cela ^ui nous les interdit et qui intervient à point nommé.

II y a cette chose en nous qui nous pousse, et qui requiert, et qui suggère, et qui prie, et qui refuse et ne veut pas, et qui nous dit que par un autre que nous elle ne peut pas être exécutée.

Et le sexe est hors de l'homme, mais cela seul est en lui, aussi en plein que dans la femme l'exigence de la maternité.

Il n'y a qu'un moyen d'avoir trouvé sa place, c'est d'être arrivé là d'où littéralement l'on ne peut plus bouger.

La seule chose qui délivre un Roi, c'est d'avoir les deux mains liées.

La seule chose qui acquitte de la Justice, c'est d'être le captif de l'amour !

Cela qui est plus nécessaire que soi-même, il n'y a

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