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MEMENTO 155

ie surprends, dans mes provjenades, un couple de ces amants qui res- pirent, non pas la fade élégie sent inten taie j 7nais le goût le plus vif V un pour Vautre, cette ardeur charnelle qui met sa marque jusque sur les visages, je m'arrête souvent à les regarder, je rêve alors à la pas- sion, à cette exaltation qui tout à la fois anoblit les êtres ou les dégrade, en tout cas les fait vivre avec une certaine intensité. »

��MEMENTO

Action (avril) publie un roman, plein de fautes d'orthographe, de G. Séraphin, champion de course : Les mystères des colonies d'Oulinsou les Secrets de l'Enfance. Les fautes d'orthographe ont d'abord leur charme, qui s'épuise assez vite. A la question : Que pense^^vous de l'avt nègre ? l'on a répondu : le seul art vierge, le sperme vivificateur, le seul art anti-idéaliste... Et Picasso : « Uart nègre ? connais pas ».

��L'a.mocr de l'Art (mai) contient de beaux bois de Galanis. Louis Vaux- celles y parle de Fauconnet. L'on trouvera dans la partie littéraire, que dirige Joachim Gasquet, un portrait de Joachim Gasquet par André Favory, une chronique sur la vie intellectuelle, de Joachim Gasquet, un éloge enthousiaste de Joachim Gasquet par Jean-Louis Vaudoycr, enfin diverses notes, critiques et réflexions signées J. G. (Joachim Gasquet, peut-être). L'ensemble est aimable.

��André Suarés écrit, à propos de Salluste, dans les Écrits nouveaux (mai 1920) : f Les héros de Rome sont tous couverts de dettes ; et ces fameux carac- tères à ta romaine, si saints dans les harangues de collège, se partagent en deux espèces : les nns sont les plus terribles usuriers que le monde ait connus ; Us autres des faillis pleins £cUgance : leur vertu consiste d'abord à ruiner leurs créanciers. Tant de courage désintéressé explique leur mépris des fripons syriens : ils craignent la concurrence »,

«t, sur Molière au Vieux Colombier (juin 1920) : « Tout est réduit à tin tréteau sous un triangle de lumière. Je n'ai pas le temps de faire sentir l'harmonie extraordinaire des costumes avec les ais de bois peint en brun- jaune. Tous les pantins de la farce font un seul perroquet d^or au grand soleil et tout ce qu'ils ont de couleurs diverses ne sont que plumes, huppes ou aigrettes, bleu, vert, lilas, vermillon modulant dans le chaud ramage blond. Scapin pique là-dedans son cri et ses bonds, ses pattes et son bec rouge ».

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