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��REFLEXIONS SUR LA LITTÉRATURE

LE CENTENAIRE D'HERBERT SPENCER

L'Angleterre célèbre, ces deux années 191 9 et 1920, le centenaire de deux écrivains non peut-être ses plus importants, mais dont l'influence sur l'Europe a été la plus vive, deux écrivains de rayonnement par excellence, Herbert Spencer et George Eliot. L'un et l'autre sont devenus européens dans la mesure même où ils étaient fortement anglais. Ils appartiennent à l'ordre de ces inventions, nées de conditions et de nécessités anglaises, comme le régime parlementaire et la grande industrie, en lesquelles s'est nourrie de qualités anglaises la force impulsive qui les a jetés sur le monde et les y a implantées comme des réalités universelles. Leur centenaire, comme naguère le cinquan- tenaire de Sainte-Beuve, ne doit pas être une manière de fermer leur tombeau, mais une occasion d'inventorier leur héritage.

��Plus d'un lecteur, pensant ici à Spencer, est peut-être déjà surpris. Spencer a dérogé à la coutume qui veut que la plupart des philosophes aient été de médiocres écrivains, car il en fut, lui, un tout à fait mauvais. De plus, s'il est aujourd'hui une philosophie complètement abandonnée, c'est bien la sienne. Elle apparaît à tous comme une généralisation superficielle.

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