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900 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

tinct de la conservation me reporta sur le village et 'ses habitants. Je me vis dévoré vif par ces loups raisonneurs et butés.

Il me fallut user de toute mon énergie pour parer l'agonie de Katje d'une présence familière. Quelques heures avant sa mort, la bonté émanait de son pauvre corps débile, l'enveloppait de lumière dont, heureuse- ment, les rayons ne m'atteignirent point, attentif que j'étais à les éviter.

J'avais aimé la batelière pour sa grande beauté et cette petite pointe de mystérieux qui ne la rendait point com- parable aux autres filles. Son enlaidissement progressif me détachait tout à fait de celle qui m'avait connu, la nuit, sous un aspect ne m'honorant guère. Quant au mystère, il piétinait le sol de mon écurie, au bout d'une corde.

Toutefois la force de l'habitude disciplinant ma répu- gnance j'assistai Katje jusqu'à la fin.

Elle mourut à l'aube, au chant du coq. Je ne vis pas dans cette circonstance un rapprochement même litté- raire. Le fait est exact.

Penché sur celle qui illuminait les mauvais garçons de son impeccable beauté, j'essayais de retrouver dans ce visage de sainte, un reflet de ce qui avait pu, il n'y avait pas si longtemps, composer un charmant visage.

Comme je regardais une dernière fois les détails de cette tête posée sur l'oreiller de même qu'un bibelot déjà ancien, un curieux phénomène se produisit, devant mes yeux, bien ouverts.

Les traits de Katje s'effacèrent : les yeux et la bouche

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