Page:NRF 14.djvu/884

Cette page n’a pas encore été corrigée

87^ LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Tout cela devait s'expliquer au bureau de police, où l'on me conduisait, pensai-je.

La nuit était tranquille, si tranquille que le tac-tac caractérisque d'une mitrailleuse Maxim en action, se fit entendre dans k lointain dès que le camion, ayant stoppé, nous permit de recueillir les bruits nettement isolés delà ville assoupie.

— C'est encore à Y Hôtel de F Eléphant », fit un matelot attentif.

Deux ou trois autres parlèrent très vite, je ne pus les comprendre ; les mots de Bœnerplatz revinrent plusieurs fois dans leur discussion.

Le camion s'était arrêté le long du trottoir devant un grand bâtiment assez vilain sous tous ses aspects.

Nous descendîmes et les matelots, en me précédant, me firent traverser une espèce de cloître encombré de mitrailleuses recouvertes d'une toile grise, couleur du pays feldgrau.

Je pénétrai accompagné d'un géant dans le bureau du plus haut fonctionnaire de la police locale. Une lampe électrique suspendue au plafond de la pièce dissipait toutes les ombres.

— Was ? dit le fonctionnaire en levant la tête dans ma direction.

Un matelot lui donna quelques renseignements sur ma capture.

— Comment vous appelez-vous ? dit-il en frarb- çais.

Alors, je le jure sur tout ce que j'ai de plus sacré au monde, je ne pus m'empêcher de répondre, en détachant bien les syllabes :

�� �