Page:NRF 14.djvu/827

Cette page n’a pas encore été corrigée

UNE TACHE AU BLASON 821

velé la nuit dernière de son amour avec son fortuné galant, elle m'enjoint froidement de l'aider à attirer ici, à abuser, un jeune homme qui ne sait rien, qui la croit la plus chaste, la plus parfaite, la plus pure des jeunes filles, et m'incite à le trahir. — Qu'y a-t-il donc en effet de mieux que l'honneur même pour couvrir la honte même ? Qu'elle « veuille recevoir Lord Mer- toun » — ce sont ses propres mots, cela, qui peut le tolérer ? Dites : vous avez entendu parler de voleurs, d'assassins, l'écume de la terre, qui se rient des mena- ces : « Torturez-moi si vous voulez, je ne trahirai pas le camarade qui a ma parole !» — de femmes misérables, liées par d'ignobles liens à de vils complices que vous essayez de les persuader d'abandonner, et elles vous répondent : « J'ai tout laissé pour lui, l'argent, la répu- tation, les amis, il est tout pour moi, comment voulez- vous que je le laisse pour des amis, de l'honneur ou de l'argent ? » et votre cœur a battu pour ces rebuts du monde comme pour des amis. Si bas qu'ils fussent, c'étaient encore des hommes et des femmes tels que Dieu les a faits, vous ne pouviez pas les renier ! Mais elle ! Mais celle-ci ! la voilà qui se tient ici tranquille, et qui se dégage de son amour, afin d'épouser le comte, et qu'elle n'en puisse que mieux cacher le passé 1 Et pour cela, je la maudis en face devant vous tous ! que la lionte la chasse de la terre 1 Que le Ciel fasse justice de lui et d'elle ! Il m'entend maintenant ! Il jugera alors !

( Tandis que Mildred défaille et tombe, Tresham

se précipite dehors.)

AusTiN. — Attends, Thorold, nous t'accompagnerons. GuENDOLEN. — Nous ? Mais, voyons, où est [ma

�� �