Page:NRF 14.djvu/816

Cette page n’a pas encore été corrigée

8 10 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

GÉRARD. — Depuis un mois au moins — à minuit — un homme a accès à la chambre de Lady Mildred.

Tresham. — Accès ? Pas de mots vagues comme « accès ». Qu'entends-tu ?

Gérard. — ■ Il court le long de la lisière du bois, coupe au Sud, prend l'arbre de gauche qui termine l'avenue.

Tresham. — Le dernier grand if ?

Gérard. — On peut se tenir sur ses grosses branches comme sur une plate-forme. Alors il...

Tresham. — Vite !

GÉRARD. — Il grimpe, et lorsque, vers le haut, les branches deviennent plus faibles — je ne puis voir distinctement, mais je suppose — qu'il lance une corde — cela, je ne le garantis pas — qui atteint le pavillon de Lady Mildred.

Tresham. — Où il n'entre pas, Gérard ? Quelque misé- rable fol ose violer de son regard l'intimité de ma sœur ! Quand on est jeune, on trouve inestimable d'approcher, de jeter un regard sur la chambre où demeure celle qui fait l'objet de votre culte... Mais... il n'entre pas }

Gérard. — Il y a une lampe juste dans le milieu de la fenêtre, derrière un panneau rouge, dans la chambre de Lady Mildred.

Tresham. — Tais-toi ! Ne prononce pas ce nom ! Alors, cette lampe ?

Gérard. — Est haussée à minuit derrière un petit panneau bleu. — C'est ce que l'homme attend, caché entre les branches ; à ce signal, je le vois, aussi nette- ment que je vois votre Seigneurie, ouvrir la fenêtre, entrer.

�� �