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UNE TACHE AU BLASON 807

Si moi, à Tâge où la folie est à son plein et la raison à peine en germe, je vous demandai le secret^ si vous eûtes pitié de ma passion, pitié du mal de mon âme, de ma soif d'être près de vous, de vous entendre respirer, de contempler vos paupières, et sous vos paupières, vos yeux; si vous m'accordâtes àes faveurs que vous ne saviez pas être des faveurs, — si je devins fou à la fin d'audace, et dus, ou tenir ma beauté dans son nid, ou périr — (j'étais ignorant de mes propres désirs, dès lors qu'en était-il de vous ?) — si le chagrin — la faute, arriva, me faut-il à cette heure renoncer ma raison, être aveugle devant la lumière, dire que la vérité est fausse et mentir à mon âme et à Dieu ? Mépriser tout ceci ?

MiLDRED. — Croyez- VOUS.., Oh ! Henry, je ne veux pas VOUS contredire, vous croyez que j'étais ignorante. Je ne regrette guère le passé ! Nous nous aimerons encore ! Vous m'aimerez encore 1

Mertoun. — Oh l aimer moins ce qu'on a blessé 1 Colombe, dont j'ai brisé la douce aile, ma poitrine, la chaleur de mon cœur, ne pourront-elles pas te rendre la force ? Fleur que j'ai meurtrie, ne puis-je prendre rien de toi ? Plume à mon cimier, mon signe dans la bataille et ma devise 1 O Mildred, je t'aime et tu m'aimes !

MiLDRED. — Que ce soit votre dernier mot. Partes Je veux dormir ce soir.

Mertoun. — Ce n'est pas notre dernier rendez-vous ?

Mildred. — Une nuit encore.

Mertoun. - — Et après... ah ! songez à après î

Mildred. — Après, point de journées timides de fiançailles, point de naissantes révélations de l'amour

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