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804 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

nouvelle, comme un jeune soleil, se lève sur Tinquié- tude étrange de notre nuit troublée de tempêtes et d'orages ; et ne voulez-vous pas voir ces buissons trempés de rosée, ces gouttelettes brillantes couleur de feu sur chaque tige vive, cette vapeur qui s'élève, cette gloire inexprimable à l'Orient ? Quand je suis près de vous, pour être toujours avec vous, quand je vous ai obtenue et quand je puis vous rendre hommage devant tous, oh ! Mildred, pouvez-vous dire : cela ne sera pas ?

MiLDRED. — La faute nous a surpris ; aussi nous surprendra le châtiment.

Mertoun. — Non, — moi seul, qui seul ai péché !

Mildred. — La nuit à laquelle vous avez comparé notre passé, Henry, n'a-t-elle été pour vous qu'une nuit d'orage ?

Mertoun. — C'est de votre vie que je parlais — que suis-je, moi ? qu'est ma vie, pour y consacrer une pensée q?uand je suis près de vous ? — Vous, c'est vous sur qui ma folie a attiré la tempête et fait descendre la nuit. Pour moi, c'était le jour — toujours — toujours l'aube

Mildred. — Advienne que pourra ! Vous avez été heureux ! Prenez ma main. {Pause.)

Mertoun. — Votre frère, qu'il est bon ! Je me le figurais froid, presque hautain.

Mildred. — Ils m'ont tout raconté. Je sais tout.

Mertoun. — Tout cela sera bientôt fini.

Mildred. — Terminé ? Ah ! est-ce que quelque chose finit jamais ? Que me reste-t-il à souffrir, après quoi je pourrai dire : c'est passé ? Notre rencontre solennelle n'a pas eu lieu encore. Je n'ai pas reçu encore, en pré-

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