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UNE TACHE AU BLASON 803

Qui meurs de mettre mon âme prosternée. Palpable, à ses pieds...

(// entre, s'approche d'elle et se penche sur elle.)

Mertoun. — Je vais pouvoir entrer bientôt par la grille de sa demeure. Comme à présent sa fenêtre me donne accès.

Et par midi et par minuit la faire mienne^ comme elle m'a fait sien.

ÇLe Comte jette à terre son chapeau et son manteau.)

Mon cœur même chante, et je chante, bien-aimée !

MiLDRED. — Asseyez-vous, Henry. Non, ne prenez pas ma main...

Mertoun. — Elle est à moi. Cette rencontre qui nous inquiétait tant tous les deux, la voici terminée.

MiLDRED. — Qu'est-ce qui commence maintenant ?

Mertoun. — Le bonheur ! Un bonheur tel que le monde n'en contient pas.

MiLDRED. — Vous l'avez dit. Notre bonheur, en effet, excéderait ce que le monde peut contenir d'extase : le méritons-nous ? Dites tout bas à votre âme, Bien-Aimé, ce que la mienne depuis longtemps s'est accoutumée à entendre, comme une cloche de mort, si déconcertante d'abord, et si familière à présent : notre bonheur ne sera pas.

Mertoun. — Oh ! Mildred, ai-je affronté votre frère, me suis-je forcé, non pas à mentir, mais à déguiser, à cacher, à mettre de côté la vérité, que, sans vous, je voulais m'aventurer à dire tout entière, ai-je conquis à Ja fin votre frère, seul obstacle à nos rêves, pour n'éveiller qu'une appréhension de plus ? Ah I une vie

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