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��LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE
��intéressant de voir se rattacher, et par ses imperfections mêmes (hélas ! par ses imperfections surtout) aux tendances les plus modernes...
Un Delacroix: Oh! je sais bien son importance; mais, vrai! si j'en prends un, ce sera par devoir Je les regarde encore : à la seule excep- tion peut-être de V Appartement du comte de Mornay ou du Coin d'atelier de la collection Rouart, tous m'ennuient. Même la Noce juive dans le Maroc. Et je suis content qu ils m'ennuient; à la manière des drames de Hugo et, plus généralement, de toute œuvre entachée de romantisme — et comme ennuieront sûrement plus tard Ls œuvres qui « amusent» le plus aujourd'hui et paraissent les plus hardies. Non, je ne prendrai pas de Delacroix. »
M, Maurice Denis observe :
« Je n'en sortirai pas ! Ou plutôt, si, avec les tableaux en main. Que votre hypothèse se réalise et que je sois ciiargé de la réaliser, alors je composerais une salle de huit Français sans trop de peine, comme on compose un tableau, en balançant les masses, en opposant les ligures aux paysages, les tons chauils aux tons froids. L'ensemble ainsi obtenu, parce qu'il serait harmonieux, ferait à son tour valoir chaque partie ; et chaque chef d'œuvre, ainsi présenté, deviendrait le sur-chef d'œuvre des Trnbunes. Ne doutez pas que c'est ainsi qu'à l'origine des musées les choses se sont passées, et que dans notre admiration des toiles célèbres, il y a la part de réussite a'un accrochage séculaire et heureux. »
��MAX JACOB
Henri Hertz écrit dans Action (mars 1920) sur l'œuvre de Max Jacob :
Nous assistons à une manifestation particulièrement complexe de « l'espfit » au sens où ce mot ne leprés nte pas S'^ulemeut la spiritualité pur. ni seulement l'intelligence comique des cho>es, mais un(^ étrang(î inspiration énigmatique et ardente dans laquelle les deux se conrondent, provoquant parfois des accès de mysticisme en un langage dépouillé, et parfois un bombardement d • notes, notules, pointes, points de vue, mis en valeur et a'guisés au moyen des parures, torsions, danses et inventions de mots, les plus adroites et les plus artificieuses.
Henri H-'rtz cite ens .ite un passage des Œuvres burlesques et mys- tiques de Frère Matorel :
«On apercevait les hangars éclairés à 1' lectricité et pareils à des machines de gu rre romaines. Quand la guerre éclata, le-- pauvres et 1. s Soldats cou hèreut, pê e-mêle, dans les halles qu'on avait b.Uics le long des maisons. Un soir qae j'étais allé chez mes amis, selon la couti4me de paix, ma sœur, pour me faii-e honte, me conta l'héroïsme d'ui homme qui était parti contre 1'. n emi, abandonnant sa f mme à Dieu; et au contraire elle m'^ montiait avee fureur ceux qui profitaient de la guerre pour abandonner leurs ancienn -s luaît esses.
« En vous quitt.ait, ô mes amis, <> mes fières, pour la guerre, est-ce une maîtress que j'ai abandonnée ou une fem ne qu'j j'ai héroïquem -nt sacrifiée à la patrie J »
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