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NOTES

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��Et tandis qu'un nuage flottant

Au-dessus de Paris

Filait dans l'espace,

La brise fine du printemps

Portait du Luxembourg ^usqu'à notre terrasse

L'odeur des marronniers fleuris.

UNE TRIBUNE FRANÇAISE AU LOUVRE

Poussin remporte sur Watteau, de peu; encore est-ce grâce à Mr Jean Giraudoux qui lui donne quatre voix sur les huit dont il dispose. Ingres vient ensuite; il obtient vingt-et-une voix; Chardin, dix-neuf; Corot quinze ; Claude quatorze; Delacroix onze, Manet dix. Le Nain et Clouet sont battus : Cézanne aussi, de façon assez humiliante : quatre voix. Tels sont les résultats de l'enquête conduite par M. Jean-Louis Vaudoyer auprès de vingt artistes, écrivains, critiques : « Quels sont les huit tableaux que vous placeriez dans une tribune dédiée à la peinture française ? » {VOpinion, 28 février, 6, 13, 20, 27 mars et 3 avril).

Mais certains choix particuliers nous peuvent surprendre ou toucher davantage, M. Louis Dimier ainsi répond :

« Votre consigne de ne requérir que le Louvre pour former la Tribune de l'Ecole française a l'inconvénient de gêner le choix. J'aurais voulu mettre Ingres et Corot, et naturellement Watteau, mais avec des toiles qui manquent au musée ; quoi qu'il en soit, voici :

Poussin : Le Paysage de Dioyêne.

Lesueur : Le plafond de Phaéton demandant à conduire le char du soleil

Claude -Lorrain : Chryséis rendue, où l'on voit une petite barque passer dans l'ombre d'un grand navire.

Valentin : Le Concert, où une femme tape de l'épinette.

Philippe de Champaigne : Le Prévôt et les Echevins.

Chardin : La Brioche à la fleur d'oranger, avec le petit carafon de vin.

Prud'hon : La Justice et la Vengeance poursuivant le Crime.

Théodore Rousseau : Les Chênes. »

M. Joachim Gasquet :

« Je ne puis pour ma part imaginer cette tribune, sans songer à l'in- fluence qu'elle exercerait fatalement et raisonnablement sur les jeunes peintres de notre Renaissance. Il y faut donc un Cézanne, une Sainte Victoire, et le Louvre n'en possède pas encore. Il y faudrait aussi un radieux Courbet et je sais bien lequel, mais les Demoiselles des bords de la Seine ne sont pas au Louvre non plus, ni la Baigneuse que vous connaissez. »

M. André Gide :

« D'abord, sans hésiter, l'admirable Pieta d'Avignon, — qu'il est si

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