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Appuyé contre la barre d’appui de ma fenêtre, je m’amusais à cracher sur un bout d’enveloppe éclatant dans l’ombre de la porte comme un morceau de faïence blanche. Tout en rectifiant mon tir et la bouche déjà sèche, mes pensées prirent une allure assez spéciale. Je fermai la fenêtre, je désirais la présence de Katje. L’odeur de la belle chevelure rousse m’enchanta les narines et je résolus d’aller rejoindre la servante devenue maîtresse dans la claire chambre qu’elle occupait au deuxième étage de la maison, à côté de la porte du grenier où l’on mettait au rebut des choses ayant perdu leur intérêt et que j’escomptais découvrir plus tard avec une joie rajeunissante.

11 m’était facile d’entrer en maître dans la chambre de Katje, sans frapper. Toutefois, je ne pénétrais jamais chez elle sans un petit choc au cœur. Ce soir là, je dus pour cette raison m’arrêter devant sa porte, très hésitant et reprenant mon souffle peu à peu. L’oreille collée contre la porte j’entendais le bruit de ses pieds nus allant et venant par la chambre. J’entendis qu’elle murmurait des paroles, bourdonnées comme une prière. Cela me donna l’envie de regarder par le trou de la serrure et j’obéis à cette impulsion.

Au milieu de la chambre, éclairée par une seule bougie qui prêtait aux objets un éclairage équivoque, j’aperçus, nue et laiteuse, sa chevelure rousse troussée en un haut chignon, Katje penchée avec abandon sur sa petite table de toilette.

Elle me tournait le dos et sa croupe rayonnait comme un astre froid. A ses côtés un balai appuyé contre la table constituait, en considérant l’éclairage, la fille nue