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POÈMES 6§

de mes erreurs^ feignons le courage de nous fier aux destins nouveaux : Epargnez-moi ces larmes tacites pour moi plus cruelles quun sanglot et dont le sel impur sollicite mes lèvres a vos faibles yeux clos.

— Telle vous serez dans 7na mémoire^ plus lointaine et plus chère toujours^ non plus avec V éclat illusoire

de r orgueilleux^ du coupable amour^ mais soumise aux vrais^ aux tristes dieux^ telle souffrez que je vous ètreigne encor toute proche de mes yeux^ et penchée^ et muette d'adieux^ déchue à jamais de votre règne brillant à ce monde ténébreux : enlacée à mes bras comme un lierre qui sent F arbre tuteur défaillir, comme fit, approchant la lumière, Eurydice, que des chants sauvèrent, implorant de ne pas remourir.

— Laisse donc que nous brisions ces chaînes que les dieux briseront tôt ou tard ;

il n est pas d'une tendresse humaine de durer, que forgea le hasard ; ne prétends pas que nos cœurs survivent à l 'amour mortel qui les soutint, mais, semblables aux fleurs fugitives, cédons sans peur au soleil éteint.

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