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SUR L’INTRODUCTION
À LA MÉTHODE DE LÉONARD de VINCI,
DE PAUL VALÉRY


« Chose étrange : il pensait avant de parler » [1]. C’est en ces termes qu’au lendemain de la mort de Mallarmé, Gide résumait l’impression que recevait le visiteur admis pour la première fois aux mardis de la rue de Rome, et rien ne saurait traduire avec plus d’exactitude la sensation dont s’accompagne la lecture d’une page de M. Paul Valéry. La nature précise de la filiation qui relie l’un à l’autre ces deux esprits altiers, seul peut-être M. Valéry lui-même serait-il en mesure de l’établir [2] ; semblable recherche se rattacherait d’ailleurs plutôt à une étude sur Paul Valéry poète, et il y aura sans doute lieu de la tenter le jour où M. Valéry réunira enfin ses poésies éparses et nous livrera le recueil que sollicitent tous les amateurs de haute littérature. Notre objet aujourd’hui est différent : la maison d’Éditions de la Nouvelle Revue

  1. André Gide : Prétextes, page 245.
  2. Rappelons pourtant les pages si pénétrantes de M. Albert Thibaudet : La poésie de Stéphane Mallarmé, pages 366-367, 376-377, et les très curieux passages d’une lettre de Valéry qui y sont cités.