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CENTRE DE L'HORIZON MARIN 483

O Mer qui ne puise en soi que ressemblances,

et qui pourtant, de toutes parts,

s'essaie aux métamorphoses,

et vaine, accablée par sa lourdeur prolifère,

se refoule, de crête en crête, jusqu'au couperet du ciel ;

Mer renaissante et contradictoire,

Présence fixe où hier tomba un mousse

détaché d'un cordage comme par un coup de fusil,

Présence dure qui, la nuit,

par delà les lumières du bord, et la musique cristalline^

et les sourires des femmes,

et tout le navire, rêves et bastingage,

vous tire par les pieds

à six mille mètres de silence

où l'eau rejoint une terre aveugle pour toujours

dans un calme lisse et lacustre, sans murmures ;

O Mer, qui fait le tour du large,

comme un coureur infatigable,

quelle nouvelle clame-t-elle

dans l'atmosphère nue où ne pousse plus rien

— pas une escale, pas un palmier, pas une voile, —

Comme après une déracinante canonnade?

��INVOCATION AUX OISEAUX

Paroares, roUiers, calandres, ramphocèles, Vives flammes, oiseaux échappés du soleil.

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