Cette page n’a pas encore été corrigée
482
��CENTRE DE L'HORIZON MARIN
��Comme un bœuf bavant au labour
le navire s'enfonce dans l'eau pénible;
la vague palpe durement la proue de fer,
éprouve sa force, s'accroche, puis
déchirée
s'écarte ;
à Tarrière, la blessure blanche et bruissante,
déchiquetée par les hélices,
s'étire multipliée,
et se referme au loin dans le désert houleux
où l'horizon allonge
ses fines, fines lèvres de Sphinx.
Les deux cheminées veillant dans un inutile bavardage
de fumée, le paquebot, depuis dix jours, avance vers un horizon monocorde qui coïncide sans bavures avec les horizons précédents et vibre d'un son identique au choc de mon regard qui se sépare de moi, comme un goéland se détache du rivage.
�� �