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��LE SACRIFICE A LA ROSE

��Droit vers le ciel, tout blancs, s'élançait le peuple des bourgeons, pareils aux élus montant à Dieu. Mais, percé par le vert de l'herbe neuve : « Ah î jamais je n'aurai, me disais-je, rien qui soit si strident dans ma vie ! »

O visage musicien ! Teintes lavées d'aquarelle, visage, faible visage, nuancé comme le couchant et l'aurore. Mais surtout je regardais sa bouche, rouge noirâtre comme si elle avait mâché de la cendre, sa bouche qui n'est pas belle, mais qui est déchirante.

Elle parlait ; ses paroles pleuvaient comme les fleurs des marronniers. L'immense cliquetis des grillons cou- vrait presque notre voix. Durant les silences, nous percevions des cris d'oiseaux, quelque part, au haut de cette lumière, — tout le ciel semblait une grande soie qui crissait —

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