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d'une organisation du travail intellectuel 355

manuel et celle du travail intellectuel rentrent à la fois dans le cadre que nous avons tracé. La première n'est elle-même que depuis peu d'années l'objet d'investiga- tions méthodiques. Il fallait de vastes entreprises indus- trielles pour qu'on songeât à tirer de l'expérience de l'effort des règles précises et à donner à des groupes de travailleurs une constitution définie. Les ouvriers de la pensée eux aussi tendent à s'associer aujourd'hui. La question est de savoir si leurs groupements serviront à diminuer la capacité individuelle de l'intelligence ou à l'augmenter, s'ils seront des parlements ou des ateliers. Efforçons-nous d'en faire des ateliers, duand on aura commencé d'y produire en commun, les conditions nécessaires du travail coopératif seront réalisées. L'étude attentive en assurera le progrès.

�� ��Nous ne pousserons pas la question plus loin. Si quelqu'un s'étonnait de ne rencontrer dans ces pages qu'un enchaînement de principes généraux et pas une recette à employer tout à l'heure, nous croyons pouvoir lui répondre que la mieux étudiée de ces recettes ne vaut rien dans la pratique. Il nous suffit d'avoir posé la ques- tion dans ses propres termes, qui sont relatifs aux hommes. L'important est de déterminer les dispositions d'esprit qui les amènent à s'entendre. Le reste est affaire d'observation. II faut modeler les institutions sur ce qui vit, organiser ce qui est. C'est un problème qui se renou- velle à chaque instant.

ADOLPHE DELEMER

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