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d'une organisation du travail intellectuel 351

laquelle il travaille. 11 faut qu'il ait les sens éveillés et attentifs aux caprices de la volonté humaine et qu'il sache utiliser les énergies. Rien de plus étrange que l'incapa- cité psychologique de beaucoup de prétendus chefs.

L'intelligence créatrice n'est pas moins nécessaire à ceux qui dirigent qu'à ceux qui parlent. Organiser, c'est découvrir et créer. Les relations justes entre les per- sonnes ne sont pas plus apparentes que les rapports exacts ou supposés entre les choses. Elles sont à coup sûr plus mobiles. Elles doivent être constamment main- tenues. Les hommes abandonnés à eux-mêmes retom- bent naturellement au degré d'organisation le plus bas. II faut aux chefs une réflexion toujours active, le don de synthèse et l'autorité.

Un tel rôle exige une énergie peu commune. Susciter l'activité parmi la moyenne des travailleurs, c'est-à-dire accroître cette activité lente et quasi élémentaire qui suffit à leur assurer l'existence, n'est point une tâche, aisée. Cette énergie est pourtant indispensable. A l'heure présente nous reconnaissons tous la nécessité 011 nous nous trouvons de rendre la plus grande somme de tra- vail utile.

Nous disposer à la fournir ne servira de rien sans l'in- tervention, à tous les degrés du labeur humain, de cette espèce d'hommes qui savent ordonner. C'est à eux que revient la fonction propre du gouvernement, non plus comprise comme l'exploitation de l'Etat par une oligar- chie, mais comme le secours constamment donné à la main qui agit par la pensée qui dirige l'effort. L'emploi du chef, c'est de donner à l'individu le sentiment de l'énergie' possédée par le groupe, de lui communiquer

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