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l8 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

fantaisie sur le Transformisme, qu'il envoya à La Presse de Christchurch, — sa dernière contribution à la nais- sante littérature néo-zélandaise. Dans Lucubratio Ebria^ il a pris parti, sans peut-être s'en douter, pour Lamarck, et par suite contre Darwin. Il avait, par lui-même, retrouvé la doctrine de Lamarck, mais comme il n'avait pas encore étudié de près l'histoire des doctrines transfor- mistes, il est probable qu'il se croyait encore Darwinien. D'autre part, il fit imprimer son opuscule sur la Résur- rection. Ce petit livre anonyme passa inaperçu, mais valut à son auteur le plaisir d'entrer en relations avec Charles Darwin.

De 1865 à 1869, Butler se consacra entièrement à la peinture ; il y travaillait sept heures par jour, à l'atelier et chez lui, si bien qu'en 1869 des troubles de la vue et des maux de tête survinrent, et qu'il dut aller passer cinq mois (novembre 1869-mars 1870) hors d'Angleterre. Il se rendit à Menton par la Belgique, la Suisse, Come, Milan, Gênes et la Corniche. Au retour, il passa par la Lombardie et alla jusqu'à Venise. Ce fut là qu'une dame russe, — connaissance de hall d'hôtel, — la baronne de Bulow, lui dit en français, au moment où il prit congé d'elle : " Et maintenant, Monsieur, vous allez créer. " Ce mot attrista Butler : il avait déjà 35 ans et s'était figuré qu'il avait suffisamment fait ses preuves parce que quelques-unes de ses toiles avaient été reçues aux Expo- sitions de l'Académie Royale. En rentrant à Londres, il trouva justement un de ses amis de Nouvelle-Zélande, qui lui donna l'idée de rassembler ses anciens articles et d'en faire un livre. Butler se mit au travail, pour s'éprou- ver, pour voir s'il pourrait "créer". Le livre qu'il écrivit

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