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l6 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Canterbury. C'était un recueil des longues lettres qu*il avait adressées à sa famille en 1 860-61 et de deux articles qu'il avait envoyés à V Aigle de Cambridge. La préface, datée de la cure de Langar, est du Rév. Thomas Butler, qui avait publié ce livre " à la requête de quelques amis de l'auteur ". C'est surtout, pour nous, un document biographique précieux ; et on y trouve des descriptions qui font prévoir celles du début de Erewhon. Mais ce livre, édité et "censuré" par le Rév. Thomas Butler, n'eut jamais l'approbation de Samuel qui l'exclut formel- lement de la liste de ses ouvrages.

Dès le mois de septembre 1864, Butler s'installait dans un appartement composé de trois pièces et d'un petit cabinet, au second étage, n° 15, ClifFord's Inn. Clifford's Inn est une sorte de square intérieur, un espace planté d'arbres, avec une pelouse entourée de grilles basses et d'allées cailloutées, et autour duquel sont dis- posées sans ordre de vieilles maisons d'aspect provincial. Situé en plein cœur de Londres, à deux pas du Palais de Justice, du Temple et de Temple Bar, dans ce quartier de la basoche tout rempli des souvenirs de la littérature et du journalisme du xvrii™^ siècle, ClifFord's Inn est compris entre Chancery Lane, Fleet Street, Fetter Lane et l'aile centrale du Nouveau Bureau des Archives. On y accède, de Fleet Street, par un passage en partie voûté, et de Fetter Lane, par une grille de fer, ouverte toute la journée. Les fenêtres du n*' 15 donnent, les unes sur la pelouse intérieure, les autres dans la direction de Fetter Lane. L'installation de Butler était des plus modestes, et certainement aucun de ses ascendants, depuis deux cents ans, ne s'était contenté d'un logement aussi simple

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