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LA GuiRISON SÉVÈRE 213

Alors Jacques, qui ne paraissait pas écouter, m'a regardé avec un air brusquement fâché. Il me reproche aussi d'aimer trop à critiquer.

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��Si le médecin fait ces ventouses scarifiées, c'est que la contagion gagne des foyers nouveaux.

Jacques a maintenant les cheveux et la barbe longs. Son corps et sa figure ont pris une couleur d'ivoire.

Le médecin a dit : " Encore quatre jours et le cap sera doublé. Nous serons fixés. C'est mardi ou mercredi. " Je pensais que le huitième jour devait être lundi, puisque la maladie a commencé le dimanche soir.

��II

��Pour la première fois, j'ai dormi cette nuit, trois heures. En me réveillant, vers minuit, je l'ai trouvé couvert de sueur. Je l'ai lavé, j'ai lavé aussi sa bouche desséchée avec un coton mouillé enroulé à mon doigt. Je lui ai donné à boire. Il m'a souri, je pense.

Ses crachats étaient de plus en plus 'sanguinolents. J'aurais voulu avoir quelqu'un à qui parler de son état, le médecin me paraissait toujours trop pessimiste ; peut-être est-ce sa nature. Madame Mascar venait souvent m'em- brasser et me rassurer, elle était sincèrement bonne. Le jour de mon arrivée, elle m'avait parlé avec beaucoup de cœur ; elle pleurait, et je me rappelle que je lui ai baisé les mains.

Jacques demande plusieurs fois : " Quelle est cette

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