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SAMUEL BUTLER I3

épigramme tirée de la Raccolta dei Proverbi Toscani de Giuseppe Giusti, et deux articles publiés dans VAigle^ revue fondée par Butler et ses camarades du Collège Saint-Jean : on y remarque quelques idées et quelques expressions qu'on retrouve dans les œuvres de sa maturité.

Il passa quatre ans à la Nouvelle-Zélande (i 860- 1864: de 24 à 28 ans.) Bien que cette lointaine colonie ntht guère alors que neuf ans d'existence, les colons — la plupart éleveurs, — y étaient déjà assez nombreux pour que toute la partie basse des plaines de l'île méridionale se trouvât occupée. Pour rencontrer des terres favorables à l'élevage, il fallait faire de véritables voyages d'explo- ration dans l'arrière-pays, le long des grandes chaînes de montagnes qu'on appelle les Alpes de Nouvelle-Zélande. Puis, une fois le pâturage découvert, il fallait en obtenir la concession du gouvernement, y établir ce qu'on appelle une " station " d'élevage : " cabane " et dépendances, et enfin y transporter les moutons. Donc, vers la fin de 1860, noMS trouvons Samuel Butler installé dans sa station, à laquelle il a donné le nom de Mésopotamie parce que sa concession est limitée par deux affluents du Rangitata. Il habite, à plus de trente kilomètres de son plus proche voisin, une cabane qu'il a fait bâtir et où il a transporté des livres, des plâtres, et un piano sur lequel il joue les fugues de J. S. Bach. Il a un aide salarié, un régisseur, cinq employés : berger, toucheur de boeufs, etc. et un troupeau florissant. Il passe la plus grande partie de ses journées à parcourir son pâturage, et, monté sur son cheval " Docteur ", à surveiller ses moutons. Quelle différence avec l'existence confortable et les studieux

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