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NOTES III

��LE VOL DE LA MARSEILLAISE, par Edmond Rostand (Fasquelle). — LE POÈME DE LA DÉLIVRANCE, par François Porche (Emile-Paul).— LES MONTAGNARDS, par Henry Pourrai (Payot). — LAMPES A ARC, par Paul Morand (au Sans- Pareil),

Tout le monde connaît la saisissante expression de l'orateur sacré : " Qu'ils sont beaux, les pieds de ces hommes... !" Voici ce que devient ce sublime sous la plume d'Edmond Rostand.

Ce sont eux, les Américains Les forts suscités far le Sage ! Ah ! qu'ils sont beaux les brodequins De ceux qui portent le Message !

Il semble que l'auteur de Cyrano ait pris à tâche de méca- niser les procédés les plus artificiels de Victor Hugo. N'hési- tant jamais à mener l'image au bord du calembour et l'antithèse aux confins de l'à-peu-près, il eut au plus haut degré cet esprit de mots qui ferait prendre les plus beaux mots en dégoût et pis encore, cet esprit de rime qui rendrait la rime haïssable :

Comme de l'aulne sort le vergue Comme du hêtre le fayard D' Assas produit la Tour d'AuvergJte Du Guesclin, sans cesse, Bayard !

Ces vers sont tirés du poème L'ordre du jour qui est un des meilleurs du recueil, mais qui semble une gageure de mauvais goût, tellement l'auteur met d'affectation à célébrer la sim- plicité du langage militaire :

... C'est ainsi. Les plus nobles rimes S'usent aux lèvres des rimeurs. Vertu des mots, tu te périmes, Fierté du langage, tu meurs....

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