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NOTES 965

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��CATHOLICISME ET NATIONALISME.

En quelque tentation que m'induisent mes amis Schlum- berger et Ghéon d'ajouter à ma pensée de nouvelles précisions, quelque envie que j'éprouve spontanément de poursuivre la mise au point de la délicate question sur laquelle nous voici, eux et moi, j'en ai peur, en état d'irrémédiable divergence, je crois qu'il est plus raisonnable d'arrêter ici un débat, que seule, après tout, l'expérience, et une expérience qui est encore à venir, pourra trancher. Seules les prochaines années pourront nous montrer si la France avait ou non besoin de cette cuirasse intellectuelle dont le Parti de l'Intel- ligence veut la maintenir armée. En attendant, l'essentiel est de bien travailler, chacun avec les idées qu'il a. C'est ce que nous sommes d'accord les uns et les autres pour nous imposer comme première loi.

Je ne demande donc plus la parole que pour une observa- tion secondaire. Lorsque Jean Schlumberger a écrit : « Si j'étais catholique, j'aurais signé le manifeste du Parti de l'Intelligence », je vois bien ce qu'il y avait dans sa pensée. Il voulait dire évidemment que seule lui interdisait, à lui protestant, l'accès du Parti de l'Intelligence, l'obligation qu'on lui faisait de reconnaître la suprématie de l'Église catholique et de la considérer comme un facteur de la renaissance natio- nale. Mais il n'a pas songé que sa phrase du même coup sem- blait faire à tout catholique un devoir d'adhérer au Parti de l'Intelligence.

Ce devoir, je ne puis l'admettre. Entre les deux termes que Jean Schlumberger met en rapport, je ne réussis pas à sur- prendre la moindre dépendance, le moindre enchaînement. Car enfin nous n'avons besoin ni les uns ni les autres de faire plus longtemps comme si nous ignorions que le Parti de l'Intelligence c'est à peu de chose près, c'est, camouflée pour

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