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892 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Comme je me réveille, le mardi, ma femme me dit :

— J'ai entendu marcher cette nuit dans le jardin. Ma première pensée a été qu'on venait mettre le feu...

Je lui fais remarquer que notre nouvelle chienne qui couche dans la maison n'a seulement pas grogné.

Mais dans la matinée, j'entends un cri de la femme de chambre : «Le porte-monnaie est retrouvé ! » Je descends. Les femmes sont réimies au rez-de-chaussée, dans la chambre d'amis que, pour la première fois depuis l'arrivée, on s'apprêtait à nettoyer. La femme de chambre, en en- trant, a trouvé le porte-monnaie sur la table, tout près de la fenêtre ; celle-ci était ouverte, derrière un volet simple- ment tiré, non fixé au crochet. Le porte-monnaie est intact : le billet est à sa place, mais le louis est de dix francs, non de vingt. J'examine l'apparence du maroquin. Je ne me rappelais pas que le porte-monnaie fût si usé. Il paraît plus poussiéreux que la table. Sur celle-ci, une curieuse marque de pouce, comme si, de la fenêtre, quelqu'un s'était appuyé sur la talle. Dans la petite plate-bande, large de 80 centimètres, aucune trace de pas. Il est vrai que, sans y marcher, on peut poser le genou sur l'appui de la fenêtre, haut seulement de 50 à 60 centimètres. Juste au pied du mur, une branche de rosier est frcdchement cassée. J'ai sarclé la plate-bande les jours précédents, mais je n'ai pas souvenir de m'être avancé jusqu'au rosier.

Je cherche à m'expHquer pourquoi le volet n'était que tiré. La femme de chambre se souvient que, le jour de l'arrivée, ma femme lui montra cette pièce, disant qu'elle pourrait y coucher si l'on entreprenait des réparations au grenier. Comme il faisait très chaud, la fenêtre avait été ouverte par Mme Dolet derrière le volet clos afin d'aérer

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