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878 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

— On a cherché partout, même dans l'herbe où Mme Jacques est restée assise un moment. Du reste nous avons des soupçons : je crois bien que c'est le petit Julien qui a fait le coup pendant qu'il montait les bagages. Mes deux autres ouvriers, je ne les ai que depuis peu de temps, mais il n'est pas possible que ce soit eux. D'abord, ils montaient à deux les grosses malles, ce qui fait qu'il leur aurait fallu se mettre d'accord. C'est déjà difficile à croire. Et puis j'ai confiance en eux. Au contraire Julien, qui était chargé des petits bagages, les montait seul. Mme Jacques se rappelle qu'elle a posé son porte-monnaie sur la table de la salle à manger, à côté de son sac de voyage. Il n'avait donc qu'à étendre la main pour le prendre en passant. Et puis il y a des choses louches. Quand, à la ferme, on a su la disparition du porte-monnaie, ma femme a dit à Juhen : « Est-ce que tu n'étais pas aussi à la Mattraie ?» Il a tout de suite afiirmé qu'il n'y avait pas été. C'était un mensonge évident, puisqu'il est, par trois fois, monté au premier étage. Un peu plus tard il a dit : « Si le porte-monnaie de Mme Jacques est perdu, je vais aller à la Mattraie et je le retrouverai. » Malheureu- sement, sur ces entrefaites, les autres lui ont fait peur» Ils ne veulent pas qu'on les soupçonne et ils lui ont dit que s'il retrouvait si facilement le porte-monnaie, ce serait la preuve qu'il l'avait caché quelque part. A la suite de cela, le petit est resté à la ferme, ce qui est bien dommage, car je suis sûr qu'il aurait rendu le porte-monnaie.

— Avez- vous des raisons de croire qu'il ait déjà commis des vols ?

— On ne peut pas dire qu'il ait volé, bien que tout le monde soit persuadé que c'est lui qui a pris la serpette du

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