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864 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

La cérémonie a lieu entre intimes. Pourtant Lamendin a voulu l'empreindre de quelque solennité.

Au premier plan et à droite, sur une petite estrade sont assis :

Le Professeur Yves le Trouhadec, à la place d'honneur ;

à sa droite, le Professeur Commandeur Miguel Rufisque ;

à sa gauche, le banquier ;

de part et d'autre, Lesueur, Bénin et quelques amis.

Les Pionniers, au nombre de vingt-quatre, sont rangés sur deux lignes au fond du terrain.

En face de l'estrade, une fanfare de huit exécutants.

Lamendin, qui vient de s'entretenir avec les personna- lités de l'estrade, se dirige vers les Pionniers.

Il a gardé sa redingote, d'une coupe excellente. Mais l'effet en est tout autre que d'habitude ; car il l'a serrée à la taille dans un fort beau ceinturon de cuir, et il porte une casquette qui pourrait être d'amiral. Il tient une canne de jonc.

On le voit qui inspecte rapidement ses hommes. Puis il se place devant eux, donne un ordre.

Les Pionniers sur deux rangs de douze s'ébranlent, tandis que la fanfare rompt les chiens.

Alors le Professeur Yves le Trouhadec, son chapeau de soie à la main, se lève. Le Professeur Commandeur Miguel Rufisque rimite,ainsi que touteslespersonnalitésprésentes.

Les Pionniers, conservant un alignement impeccable, s'avancent derrière leur chef. A la hauteur de la tribune, leurs têtes se tournent d'un seul mouvement vers les personnalités qui éclatent en bravos.

Il y a une minute d'émotion indescriptible ; les plus sceptiques sentent leur gorge se serrer.

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