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8o6 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

détours et les affleurements de ces filons, jusqu'à nos jours)* En plus les Allemands ont la passion de l'érudition, la volonté et l'amour de l'innovation, où les portait aussi, en architec- ture surtout, l'habitude d'un perpétuel renouvellement de leur technique et de leur industrie. Quoi d'étonnant si dans ces conditions, un éclectisme effréné a envahi la production aussi bien que la critique ? — Das deutsche « U7id ». Cézanne et Hodler.

« Der psychologische Takt der Deutschen scheint mit dutch eine ganze Reihe von Fàllen m Frage gestellt. . . Was ich nicht hôren mag, ist ein berûchtiges a-und)) die Deutschen sagen : Goethe und Schiller. (Le tact psychologique des Alle- mands me paraît mis en question par toute une série de cas... Ce que je ne puis supporter est un « und » fâcheusement fameux. Les Allemands disent : Goethe et Schiller^ .)

On sait assez l'importance du marché que la peinture française moderne avait en Allemagne; d'où le grand nombre de toiles de nos maîtres impressionnistes tant dans les musées de Berlin et d'autres villes, que chez les collectionneurs de la capitale et de la province. Je ne crois pas beaucoup m'avancer en disant que la peinture française moderne est sans doute mieux et plus abondam- ment représentée dans la province allemande que dans la française. Des amateurs de Mannheim, de Hambourg, de Francfort, de Hagen en Westphalie, collectionnent les Cézanne, les Lautrec, les Bonnard, etc. L'influence des grands peintres de la première époque impressionniste a été domi- nante, et commence à se faire sentir dans les dix dernières années du siècle passé. On s'est appliqué à comprendre ce mouvement d'art,' comme, du reste, en Allemagne, on n'a cessé de s'appliquer à tout : on a voulu à toute force acquérir, posséder de la culture — à la manière presque dont on

I Nietzsche : Le Crépuscule des Idoles.

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