cieux, trop prompt. L’insecte mâle qui n’est réglé que pour une heure.
PENSÉE. — J’étais patiente pour toi.
ORIAN. — Ce que je te demandais, ce que je voulais te donner, cela n’est pas compatible avec le temps, mais avec l’éternité.
PENSÉE. — Moi, si je te disais que je t’aime, est-ce que ce serait facile que de me quitter ?
ORIAN. — Je le sais sans que tu le dises.
PENSÉE, elle se met entre ses bras. — Toutefois c’est une chose douce à entendre alors qu’on sait que c’est moi.
ORIAN. — Ne me tente pas, ma rose dans la nuit ? Ne te place pas entre mes bras ! C’est dangereux d’être une rose quand on n’est défendue que par des chèvrefeuilles !
PENSÉE. — Comment saurai-je que je suis la plus belle si tu ne me le dis pas ?
ORIAN. — Il n’en est aucune autre pour moi.
PENSÉE. — Où est-elle, la plus belle de toutes les femmes ?
ORIAN. — Si près que je ne puis plus la voir.
PENSÉE. — Où est-elle, cette place contre ton cœur ?
ORIAN. — Mon ennemie l’occupe.
PENSÉE. — Si je la trouve, on ne me la fera pas quitter si aisément.
ORIAN. — Ah! je ne le sais que trop, que tu es la plus forte !
PENSÉE. — Si je veux vraiment que tu restes, est-ce que tu pourras partir ?
ORIAN. — Je ne sais plus rien que toi seule !
Silence.
PENSÉE, elle se sépare de lui. — Adieu donc !