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LE PÈRE HUMILlâ <^5

Une révolution à Paris, une autre à Rome, c'est trop pour ce descendant de jacobins ! et cette chose monstrueuse est arrivée que subito, instantanément,

Il s'est trouvé sans place 1

Sans place, comprends-tu? Pas plus de place sur la terre qu'un pur esprit !

Toutefois, le vieux sang républicain n'a pas été long à parler, son collègue de Londres vient de mourir, cette nouvelle lui a donné des ailes !

Je l'ai accompagné à la gare ce matin. Il dit qu'il m'aime comme un fils. Il a ôté son cigare de sa bouche pour me dire ça.

ORIAN. — J'espère qu'il arrivera à Paris avant les Prussiens.

ORSO. — Les Prussiens ? qu'est-ce que les Prussiens ?

Ce qui est important, c'est le collègue de Londres qui vient de crever, c'est cela qui lui pétille dans les veines ! La France n'est pas concevable sans un Turelure pour la servir.

ORIAN. — Pauvre France ! Eh bien, nous allons aider le beau-père dans cette tâche.

ORSO. — Ma foi, c'est une bonne idée que tu as eue de nous engager ! Cette petite volée de plomb de la Porta Pia m'a chauffé le sang. J'ai hâte de me sentir un chassepot dans les mains.

ORIAN. — Et que deviendra le mariage ?

ORSO. — Orian, grand âne, le mariage deviendra ce qu'il pourra.

Depuis un an que je fais ma cour, ce que j'ai obtenu est vraiment peu.

Pendant que tu te promenais sur la côte d'Afrique.

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