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NOTES 631

« société » pareille à celle qui entourait le Grand Roi, et beau- coup de jeunes gens s'en trouvaient portés à adhérer aux conclusions monarchiques du maître de V Action Fran- çaise.

N'était-ce pas cependant le moment de se demander s'il s'agissait de restaurer l'ancien classicisme ou de travailler à la réalisation d'un classicisme nouveau ? La perfection du grand siècle était-elle donnée en imitation à toutes les générations à venir et celles-ci devaient-elles se contenter de copier les œuvres des maîtres de cette époque sans qu'au- cune d'elles pût espérer jamais, pour son propre compte, une même réussite ? L'avenir de la littérature était-il ainsi fermé aux tentatives et aux recherches et ne fallait-il plus compter sur le génie ?

Lorsque la guerre éclata, le mouvement de réaction en faveur du classicisme entendu de cette façon battait son plein. Peut-être n'avait-il plus à gagner beaucoup en nombre, mais il était dans sa plus grande vigueur. La guerre l'aura- t-elle favorisé ? On ne saurait encore répondre d'une façon précise à cette question. Bien des indices, cependant, ten- draient à prouver que le mouvement contraire y aurait gagné. Ce qu'il y a de certain, toutefois, c'est qu'aujourd'hui, après la victoire, les mêmes conditions qu'auparavant se retrouvent pour la littérature. Le même tourment de classicisme étreint l'âme des écrivains et des -artistes. On attend l'éclosion d'une nouvelle grande époque française.

C'est un classicisme moderne qui veut naître et les raisons en existent dans le mouvement même du monde. On vit son temps et point un autre. Et il nous semble bien que ceux-là ont repoussé les éléments les plus propres à constituer le corps de la perfection d'aujourd'hui, qui se sont défaits des idées, des sentiments, des sensations dont la littérature française s'était augmentée depuis un siècle et demi et sur- tout depuis le Romantisme. Pour quelques valeurs fausses

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