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NOTES 629

hommes montraient de la certitude, la mode étant au scep- ticisme et les esprits qui avaient voulu trouver une foi nou- velle, à la suite des Taine, des Renan, des Berthelot, par les moyens de la science, voyaient alors peu à peu leur désil- lusion s'accroître et leur trouble augmenter. Or, quelques années avant la guerre, il semble bien que la situation se fût éclaircie. Les jeunes gens surtout paraissaient posséder sur les choses du monde et de la vie une assurance d'idées qui devait certes, être à leur avantage. Mais, nous le répé- tons, aucune convergence générale dans cet ensemble de certitudes individuelles. Et si, parmi les autres, on arrivait à distinguer un mouvement qui s'enorgueillissait des certi- tudes les plus absolues, il faisait trop figure de « restauration » pour attirer les esprits soucieux de la vie moderne et de la vérité du temps.

C'est ce mouvement qui intéresse M. Alphonse Mortier et d'après les définitions qu'il en donne, on pourrait le qua- lifier de mouvement des retours. La génération il la voit toute repentante et c'est, à l'en croire, pour le rachat des égare- ments de celle qui l'avait précédée qu'elle s'est généreusement sacrifiée dans la grande guerre. C'est ainsi qu'il nous présente dans son livre : Ernest Psichari ou le retour à la Discipline, André Lafon ou le retour à la Vie Intérieure, Charles Péguy ou le retour à la Patrie, Joseph Lotte ou le retour à la Vie Chrétienne, Paul Acker ou le retour à l'Alsace, Maurice Deroure ou le retour à la Maison, Lionel des Rieux ou le retour à l'Art Classique, Henri Lagrange ou le retour à la Tradition, Jacques Baguenier-Désormeaux ou le retour à la Grâce Française, Henri du Roure ou le retour aux Vertus simples et alii.

Tant de retours, ne les nions pas, encore qu'ils n'aient pas entraîné, loin de là, toute la génération. Mais ils posent une question importante qu'il faut mettre au point au plus tôt, et nous pensons qu'on peut le faire aujourd'hui sans

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