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��RÉFLEXIONS SUR LA LITTÉRATURE

LE ROMAN DE L'AVENTURE

Il ne serait pas très juste de parler, pour quelques bons romans d'aventures récents, d'une renaissance. On a toujours aimé les récits de ce genre, parce qu'on y trouve l'essen- tiel du roman, qui est de conter une histoire neuve. Ceux qui réfléchissent sur leurs lectures reconnaissent ensuite que cette histoire neuve était très vieille, et d'avoir paru neuve n'en prenait que plus de valeur. Il est certain que le roman d'aventures a récrit l'Odyssée ou Robin- son au moins autant de fois que le roman psychologique a récrit Manon ou Madame Bovary. Ces récritures, qui peuvent être bonnes, médiocres ou mauvaises, c'est la vie même de l'art, comme les variations sur les thèmes du temple grec ou de la cathédrale. Et mettre à nu ces thèmes, apercevoir ce permanent, c'est la vie même de la critique.

Le public à goûté les deux premiers romans de M. Pierre Benoît, Kœnigsmark et l'Atlantide. D'autre part l'Edition Française illustrée publie, sous une forme artistique, avec d'excellents bois de Daragnès, une Collection littéraire des romans d'aventures qu'inaugure avec une traduction de l'Etonnante vie du colonel Jack, de de Foë, le Maître du Navire, de M. Louis Chadourne.

Tout cela fait une lecture agréable. Je ne méconnais pas ce qui s'y trouve d'original et d'inattendu, ce qui en

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