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LE PÈRE HUMILIÉ 581

LE PAPE PIE. — Il y a un autre lieu cependant où Nous ne cessons pas d'être.

LE FRÈRE MINEUR. — Où donc, Saint Père ?

LE PAPE PIE. — Ils Nous trouveraient, s'ils nous cherchaient où Nous sommes.

LE FRÈRE MINEUR. — Où donc êtes-vous ?

LE PAPE PIE. — A leurs pieds, avec Notre Seigneur.

LE FRÈRE MINEUR. — C'est du Pape en effet qu'il est écrit qu'il est le Serviteur des serviteurs.

LE PAPE PIE. — Telle est la place qui est par excel- lence la Nôtre, la plus basse entre tous les hommes.

C'est là que Nous sommes assis continuellement, les suppliant pour le salut de leur âme et pour la libération de la Nôtre.

LE FRÈRE MINEUR. — Ah ! je remercie Dieu de n'être qu'un pauvre petit frère qu'on n'a même pas jugé digne de rester le cuisinier !

LE PAPE PIE. — Et maintenant voici qu'ils ne se contentent point de ce qui est à eux et qu'ils réclament de Nous Notre héritage, comme si Nous étions mort.

LE FRÈRE MINEUR. — Ah ! donnez-le leur donc, Saint Père! Il est si agréable de donner! Il est si bon de n'avoir rien à soi !

Qui demande la robe, qu'on lui donne aussi le manteau I Qui veut Nous forcer à aller jusqu'à Sainte Agnès avec lui, nous irons de bon cœur jusqu'à Viterbe.

LE PAPE PIE. — Petit frère, ici tu ne me conseilles pas comme un homme sage.

LE FRÈRE MINEUR. — N'est-ce pas l'Evangile, qui parle ainsi ?

LE PAPE PIE. — Quand tu étais berger de moutons.

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