SyB LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE
LE PAPE PIE. — Ah, je suis désarmé devant eux et il est trop facile de m'atteindre î
LE FRÈRE MINEUR. — Ce n'est pas vous qu'on hait, mais une image vaine qu'ils se font.
LE PAPE PIE. — Quelle arme ai-je contre m«s enfants ? Il est trop facile de percer le cœur d'un père !
Il est dur pour un père d'être haï de ses enfants.
LE FRÈRE MINEUR. — Ainsi pleurait Davidi sur son Hls Absalon.
LE PAPE PIE. — Petit frère, qui es tout près de Dieu, pourquoi le monde Nous hait-il ?
LE FRÈRE MINEUR. — Il haïssait Jésus-Christ.
LE PAPE PIE. — Nous voici accoudé près de ce puits comme jadis le fut Notre Seigneur près de celui de Jacob et on dirait qu'il n'y a rien de changé depuis dix-huit cents ans»
Le soleil est à la même place. C'est toujours la même Samarie et le Vicaire de Jésus-Christ n'est pas moins abandonné que le Fils de l'Homme.
Celui qui est venu, c'est comme s'il n'était pas venu. Tout ce qui a été dit, c'est comme si cela n'avait pas été dit ; tout ce qui a été fait, c'est comme si cela n'avait pas été fait ; tout ce qui a été entendu, c'est comme si cela n'avait pas été entendu.
LE FRÈRE MINEUR. — Il y a la Samaritaine aussi qui est en marche déjà.
LE PAPE PIE. — EH eu bénisse cette porteuse de vase !
LE FRÈRE MINEUR. — Quand tous les puits seront à sec, celui-ci aura de l'eau encore.
LE PAPE PIE. — Ils disent qu'ils n'ont pas soif ; ils disent que ce n'est pas une source ; ils disent que ce n'est pas de l'eau ; ils disent que ce n'est pas l'idée qu'eux-
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